Alstom a vendu en 2015 ses activités énergie à GE et devient un acteur global entièrement dédié aux transports. Aujourd’hui, Alstom développe et commercialise la gamme la plus complète de systèmes, d'équipements et de services dans chaque univers ferroviaire (urbain et grandes lignes). Les solutions d’Alstom intègrent les trains, la signalisation, les services et les infrastructures proposés séparément, de manière groupée ou totalement intégrée.

Note

Une nouvelle fois la France a capitulé devant son allié américain en lui cédant dans des conditions litigieuses et rocambolesques les activités rentables et pour partie stratégiques d’un fleuron de son industrie.

 

Honte à nos « élites » qui, derrière un discours circonstancié sur la mondialisation – mais en réalité motivées par la satisfaction d’intérêts personnels ou la dissimulation d’erreurs stratégique – sont en train de vendre nos joyaux industriels à l’étranger.

 

Incompétence et impuissance des politiques, qui n’ont toujours pas compris ce qu’était la guerre économique moderne et se révèlent incapables de défendre nos intérêts. Dans ce dossier, rien n’a été fait pour sauver Alstom, le gouvernement n’a pas été à la hauteur des enjeux.

Leslie Varenne et de Éric Denécé

Siemens et Alstom ont signé un accord (BCA)

Le 23 mars 2018, Siemens et Alstom ont franchi une nouvelle étape dans la création d’un champion mondial de la mobilité. Les deux entreprises ont conclu un accord de rapprochement (Business Combination Agreement – « BCA ») concernant la combinaison des activités mobilité de Siemens, y compris son activité de traction ferroviaire, et d’Alstom. Le BCA fait suite au protocole d’accord signé le 26 septembre 2017 et à la conclusion des procédures d’information-consultation du personnel requises au sein d’Alstom. Ce BCA énonce les termes et conditions convenus par les deux entreprises.

L’usine historique de production Alstom de Belfort va fermer ses portes !

Le site historique, qui fabrique les motrices du TGV et des locomotives, va arrêter ses activités d’ingénierie et de production. Elles seront transférées à Reichshoffen, en Alsace, au cours des deux prochaines années.

 

"Nous ne sommes pas décidés à courber l'échine, l'histoire de Belfort s'est faite dans la Résistance!"

 

Damien Meslot

Député-Maire de Belfort

Fusion Alstom-Siemens rejetée !

 

Au terme d’un psychodrame entretenu pendant des semaines, le verdict est tombé. La commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, a décidé de refuser la fusion Alstom-Siemens et la création du champion européen de l’Airbus du ferroviaire. Parfaitement justifié en droit, le véto européen est pourtant très critiquable.

 

Les Echos (27 février 2019)


Alstom va racheter le constructeur de trains canadien Bombardier pour 6 milliards d'euros.

 

Le rachat de Bombardier Transport par Alstom "est bonne nouvelle pour le groupe Alstom, une bonne nouvelle pour l'industrie européenne" face à la concurrence du groupe chinois CRRC, a estimé jeudi la secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie Agnès Pannier-Runacher. Un rachat à 6 milliards d'euros "Au travers de ce rachat, Alstom va pouvoir renforcer son offre produits, ses capacités de recherche et développement et ses capacités industrielles", a souligné Mme Pannier-Runacher au Sénat. Le groupe français a annoncé lundi avoir signé un accord de principe pour acheter Bombardier Transport -l'entité regroupant les activités ferroviaires du conglomérat canadien Bombardier, en difficulté- pour environ 6 milliards d'euros. La transaction doit faire de la Caisse de dépôt et de placement du Québec (CDPQ), qui détient 32,5% de Bombardier Transport, un "actionnaire fiable et stable" d'Alstom avec 18% de son capital, a souligné la secrétaire d'Etat.

 

Challenges (19.02.2020)

Vidéos

Guerre fantôme - La vente d'Alstom à General Electric  + d'infos

 

Comment Macron a vendu Alstom aux américains  + d'infos

 

Comprendre l'accord entre GE, Alstom et l'État  + d'infos

 

Alstom Belfort, une affaire d'État  + d'infos

 

La saga Alstom (Archive INA)  + d'infos 

 

Retour sur les dessous d'un scandale + d'infos

 

Rachat d'Alstom par GE: "Macron n'a pas dit la vérité" + d'infos

 

La vente d'Alstom, scandale d'État !  + d'infos

1979 - La grève du " Centenaire "

Une grève pour la dignité

L'usine qui construit le T.G.V., les turbo-alternateurs des centrales nucléaires, et qui fournit du travail à près de 8 000 salariés sur le Territoire de Belfort, allait fêter son centenaire lorsque l'arrêt du travail est voté, suivi par la mise en place d'une intersyndicale unitaire où l'on va retrouver côte à côte les militants de la C.G.T. et les cadres affiliés à la CGC.

 

La grève de 1979 est partie sur un mouvement d'irritation apparemment superficiel : la direction prépare depuis longtemps des manifestations de prestige pour le Centenaire, et les travailleurs n'auront droit à cette occasion qu'à un « cadeau » dérisoire. Mais tous les observateurs du conflit s'accordent à l'époque pour expliquer que l'affaire des cadeaux n'est que la partie visible d'un contentieux de plus en plus lourd et qui remonte à la fusion du groupe Alsthom avec les Chantiers de l'Atlantique. Cette fusion, opérée en 1976 sous la houlette de la C.G.E. (la maison-mère), allait être en effet le point de départ d'une véritable déstabilisation, imposée de l'extérieur à une usine qui avait son histoire, ses rythmes et ses traditions. Ballotée par une politique de brevets où l'on ne pouvait plus reconnaître le progrès des « techniques Alsthom », mais plutôt le labyrinthe des restructurations financières et des décisions d'état-major, soumise sur le terrain à un plan de rationalisation accélérée depuis l'arrivée à Belfort d'une direction importée et lointaine, l'Alsthom faisait le « gros dos ».

 

La grève éclate et va durer presque deux mois (du 28 septembre au 23 novembre 1979). Une grande grève sur « le Territoire », avec ses manifestations de masse, ses démonstrations permanentes de solidarité dans la cité, ses opérations de popularisation (ville-morte, trains et routes bloqués, actions à la préfecture...), ses relais municipaux et politiques (la municipalité « de gauche » ne ménage pas son soutien), ses épisodes judiciaires. Une grève remarquable aussi, de l'intérieur, par l'union qu'elle réalise entre les différentes strates sociales de l'usine, union symbolisée en particulier par cette présence insolite de certaines catégories de cadres dans l'action. La reprise n'est acquise que le 23 novembre 1979. A cette date, les ouvriers adoptent à contre-cœur le compromis élaboré par l'émissaire du ministre du Travail. Salaire minimum, jours de congés, treizième mois : le bilan n'est pas spécialement mince, mais, comme souvent, il dit en tout cas fort peu de choses des enjeux réels de l'action, à peu près rien de sa dynamique interne.

Une fresque pour l’histoire

En plein cœur de la grève, un groupe d'hommes et de femmes réunissant des travailleurs, des artistes et techniciens, des Belfortains extérieurs à l'usine, prend l'initiative de composer sur les murs du réfectoire de l'usine une immense fresque retraçant l'histoire passée de l'entreprise, sa vie quotidienne et ses luttes, puis des épisodes du mouvement en cours : manifestations unitaires, actions en ville. Cette fresque, que la direction n'a pas pu faire disparaître des murs depuis lors, constitue un extraordinaire symbole de ce que fut réellement la grève, des fonctions qu'elle a assumées et qu'elle continue précisément d'assumer aujourd'hui encore.

 

(Extraits de L'« effet territoire » dans la mobilisation ouvrière. Essai d'analyse de situation complexe de Nicole Mercier et Denis Segrestin).

Fresques peintes sur les murs de la cafétéria du site Alstom de Belfort