LE PRINCE ALBERT II DE MONACO À BELFORT EN 2016

Si certains ont pu, parfois, voir le prince héritier dans l’Aire urbaine (il y a une trentaine d’années, on le croisait de temps en temps au café-restaurant de Dung, où il s’arrêtait pour déjeuner sur le chemin de la Suisse avec son équipe de bobsleigh), c’est la première fois qu’Albert II va se rendre dans le Territoire de Belfort, officiellement, en tant que prince régnant. Sa visite, qui vient d’être annoncée au préfet et au maire de Belfort, est prévue pendant deux jours en juin 2016. Albert se rendra à Belfort, mais aussi à Giromagny.

 

Pour comprendre ce séjour, il faut se souvenir que le prince héréditaire du rocher est aussi duc de Mazarin, en raison du mariage en 1771 de son aïeul Honoré IV avec Louise d’Aumont, héritière de la maison Mazarin.

Or, toute une partie de l’Alsace, dont l’actuel Territoire de Belfort, avait été donnée à Mazarin en 1659 par Louis XIV. En lui octroyant les anciennes possessions alsaciennes des Habsbourg, le Roi-Soleil voulait récompenser le rusé cardinal de son succès diplomatique du traité de Westphalie qui fit de Belfort une ville française.

 

Dans la Manche en juin dernier.

Aujourd’hui, donc, Albert II de Monaco est duc de Mazarin. Il est, pour le Territoire de Belfort, comte de Belfort et de Rosemont (les ruines roses du château de Rosemont gardent l’entrée de la vallée de Vescemont, près de Giromagny). Il est aussi, pour le Haut-Rhin, comte de Ferrette et de Thann, baron d’Altkirch et seigneur d’Issenheim.

 

Invité à plusieurs reprises à Belfort, Albert n’avait, jusqu’ici jamais donné suite. Depuis cette année, il semble engager une tournée française des anciennes possessions de sa famille. Il était les 15 et 16 juin derniers à Granville (Manche) pour une visite officielle en tant que descendant de la maison de Matignon. Sa venue a attiré la foule.

 

Albert intervient aussi parfois par le biais de subventions. L’an passé, il a donné 20 000 € pour la rénovation de l’église de Chilly-Mazarin, dans l’Essonne.

Il a fait de même, voici dix-huit mois, en s’engageant comme mécène afin de permettre l’aboutissement de la rénovation de l’orgue Verschneider de Giromagny. Sollicité par l’association des Amis de l’orgue, Albert avait répondu positivement dans les deux semaines. Giromagny accueille aussi une « maison Mazarin », qui est le nom que porte l’ancien bâtiment seigneurial érigé en 1517 et qui est toujours là. Les archives de la famille Mazarin sont conservées à Monaco et aux archives départementales du Territoire de Belfort, où elles ont été numérisées pour être consultables via Internet.

 

Texte: Philippe PIOT