Origine

(Texte André Larger)

Origine du nom

Longtemps controversée, l’origine du nom semble aujourd’hui établie. Belfort vient du latin fortis (fort) auquel a été accolé l’adjectif bel, en rapport avec le château médiéval édifié fin XIIe début XIIIe siècle sur la roche dominant la vallée de la Savoureuse. Les armes de la ville – une tour encadrée des lettres B (bel) et F (fort) – confirment cette interprétation.

 

A l’aube du peuplement

Les premiers à parcourir le site, après la régression des glaciers vosgiens, sont des peuples nomades, chasseurs et cueilleurs, venus d'Europe centrale vers 8200 à 7000 avant Jésus-Christ. Leur succède ensuite, au néolithique (4500-2500 avant J-C.), une population vouée à des activités nouvelles telles l'agriculture et l'élevage et installée dans un habitat de hauteur (Mont, Salbert, Miotte) et qui a laissé l'importante nécropole des grottes de Cravanche. La présence des hommes de l’âge du bronze est également attestée notamment sur le site de la Miotte réoccupé vers 1500 avant Jésus-Christ.

  

Les courants de peuplement qui se croisent et se succèdent ensuite dans la région sont plus difficiles à identifier. En 58 avant J.C., Jules César, proconsul de Gaule cisalpine, traverse la région, venant de Besançon, et bat le chef suève Arioviste qui avait franchi le Rhin avec des forces considérables à la demande des Arvernes en lutte avec les Eduens. Le lieu de la bataille, quelque part entre la trouée de Belfort et le Rhin, n'est pas connu d'une manière certaine, mais l'événement inaugure une longue période d'unification et de paix.

 

A partir de 275, Belfort est en butte aux poussées migratoires venues de l'Est. Les établissements gallo-romains du secteur sont ruinés. La région de Belfort se situe sur la zone de contact de deux peuples, Alamans, premiers installés, et Burgondes romanisés remontés du sud à la demande du pouvoir romain afin de contenir les premiers. Les Francs ont ensuite installé leur domination. De cette époque date la nécropole mérovingienne de Brasse, découverte au siècle dernier au cœur de la vallée et près de laquelle s'est probablement développé le premier foyer de christianisation du site. S'ouvre ensuite une longue période dont nous savons peu de choses. Il faut attendre le redécoupage féodal et la cristallisation du pouvoir autour des châteaux-forts pour retrouver un peu de clarté.

 

Apparition de Belfort sur la scène de l’histoire

Le nom de Belfort apparaît pour la première fois en 1226, au traité de Grandvillars qui met fin à un conflit opposant le comte Frédéric II de Ferrette à Richard de Montbéliard. Au contact du château de Belfort, construit sur la roche qui domine le site, une bourgade naît et se développe à laquelle Renaud de Bourgogne, comte de Montbéliard, accorde en 1307 ses lettres de franchises. Par voie de mariages successifs et au terme d'une succession complexe, Belfort passe sous la domination des Habsbourg dans la seconde moitié du XIVe siècle.

Belfort vu depuis le faubourg de Lyon vers 1850 (Dessin de Deroy). Le général Haxo a terminé l’édification du château actuel. A l’horizon de gauche à droite, la tour de la Miotte, le fort de la Justice et le château. La seconde tour de l’église Saint-Christophe vient d’être achevée (1847).      

Belfort, la place d’Armes vers 1850. (Dessin de Deroy)