DE LA VAPEUR À L'ÉLECTRICITÉ

Un domaine immobilier en constante évolution

Au fil des années, l'usine s'est agrandie pour atteindre au plus fort de son extension, une superficie de 58 hectares. Les ateliers et bureaux recouvrent 32 hectares, soit un peu plus de la moitié. Commencée en 1879, l'extension du domaine bâti ne s'est pratiquement jamais arrêtée. Le domaine constructible était au départ très important et les programmes d'équipements nécessaires au développement de l'usine ont pu se réaliser jusqu'après la Deuxième Guerre mondiale sans entraîner de démolition de bâtiments anciens.

 

À partir de 1945 l'agrandissement des ateliers destinés à la traction marque le début d'une série de programmes de construction nécessitant des modifications importantes ou des disparitions de bâtiments. Cette tendance s'est accentuée à partir de 1974 lorsque l'usine eut à faire face à une période d'activité intense due au développement du programme nucléaire français. La construction de nouveaux matériels, l'implantation de machines aux dimensions de plus en plus importantes ont exigé des ateliers ayant une plus grande surface au sol. Les bâtiments aux murs de briques recouvertes de planches de bois ont été démolis pour être remplacés par des constructions nouvelles aux structures tout acier que l'on habille de murs en maçonnerie ou de bardeaux métalliques. Les bâtiments à ossature de bois et remplissage de briques situés le long de l'avenue des Trois Chênes avaient jusqu'à présent échappé à la démolition. Ils viennent de disparaître à leur tour. À leur place a été construit un bâtiment d'une surface de 5 000 m2 destiné aux fabrications chaudronnerie Traction.

 

Autrefois, il était courant d'apposer, sur le fronton de la face principale d'un bâtiment, une plaque signalétique portant l'année de construction de l'ouvrage. Celles-ci étaient très souvent en grès rose des Vosges et l'inscription sculptées en relief ou en creux. Le carrelage, beaucoup utilisé dans les années 50 fut aussi employé à la réalisation de plaques en mosaïque. Pour une structure métallique sans mur, il n'est pas rare de trouver l'inscription peinte sur l'âme d'une poutrelle.

 

Lors de la démolition ou de l'extension d'un ancien bâtiment, la plaque était souvent récupérée et encastrée dans la façade de la nouvelle construction ou à un autre endroit lorsque le matériau utilisé pour les murs ne le permettait pas. C'est le cas pour la plaque "S.A.C.M. 1903" qui a été placée sur un mur intérieur du hall d'entrée des bureaux de la Chaudronnerie (bâtiment 38 C). Elle rappelle que la Grosse Chaudronnerie fut l'un des tout premiers grands bâtiments à être construits dans l'usine. Pour des raisons similaires, la plaque "1898" située anciennement au-dessus de la porte d'entrée du bâtiment 21 a dû être déplacée lors de l'agrandissement de la porte. Elle est aujourd'hui encastrée dans une fenêtre à arc murée.

 

Quant aux armoiries de la Ville de Belfort, elles ornent la face est du bâtiment 1 au-dessus de la Porte Principale. Elles étaient surmontées de la raison sociale "Société Alsacienne de Constructions Mécaniques" visible de loin et qui a disparu depuis.

Textes : Fernand Lienhard – Michèle Gauthier - Sophie Chamard et Florence Tournier (Relations Extérieures – Alstom Belfort)