DE LA VAPEUR À L'ÉLECTRICITÉ

Des moyens de transport exceptionnels

Transporter des colis lourds et encombrants, tels ceux qui sortent de nos ateliers, met depuis longtemps l'imagination des hommes à rude épreuve. Au fil des années, des moyens de transport de plus en plus perfectionnés, gagnant en puissance et en résistance, ont été mis au point.

 

Dans ses débuts, et jusque vers les années 1910, l'usine de Belfort avait surtout recours à la force animale pour tracter les pièces lourdes qui sortaient de ses ateliers. Aussi n'était-il pas rare de voir, à cette époque, déambuler de longs convois composés parfois d'une vingtaine de chevaux.

La S.A.C.M. possédait ses propres écuries. Construites en 1896 à Cravanche, les écuries Bel Air occupaient une surface de 175 m2. Une annexe de 50 m2 leur fut rajoutée.

L'usine de Belfort fit ensuite l'acquisition d'un cylindre vapeur. Cet engin, d'un poids impressionnant, ne possédait qu'une faible force de traction. Mais les chevaux pouvaient désormais regarder tranquillement... le cylindre passer.

 

Les progrès technologique réalisés à la suite de la deuxième guerre mondiale permirent notamment l'amélioration des moyens de locomotion. De puissants tracteurs, comme les "Pacific", furent construits pour le transport de pièces extrêmement lourdes telles que les chars. La belle mécanique du "Pacific" avec ses 12 cylindres en V, un entraînement des essieux par chaînes et sa consommation incroyable de 600 litres à l'heure, fait parler d'elle Outre-Atlantique. Après avoir servi sous les drapeaux américains, puis dans une société nantaise de transport, l'un de ces superbes engins rouges est racheté par ALSTHOM à la fin des années 60. II terminera sa carrière au service Transports Intérieurs.

Le "Pacific" a marqué son époque. C'est lui qui, en 1975, a transporté la première turbine à gaz de type 9 000 à la centrale de Bouchain.

 

Aujourd'hui*, le service Transport dispose d'un important parc de véhicules (ci-dessous) lui permettant de faire face à la majeure partie des transports et manœuvres inter-ateliers. Pour les transports sur site il fait appel à des sociétés spécialisées.

 

Au départ de l'usine, le choix se limite à deux moyens de transport. Le chemin de fer est utilisé pour les pièces lourdes de dimensions raisonnables, car ce moyen de transport admet des charges importantes à l'essieu mais avec un gabarit à respecter d'environ quatre mètres de diamètre.

Les pièces ainsi expédiées sont généralement des stators d'alternateurs pouvant peser jusqu'à 335 tonnes. On utilise alors des wagons à charge autoportante. Les pièces trop encombrantes sont transportées par route. Dans ce cas, la charge à l'essieu est limitée à 12 tonnes. Pour contourner cet obstacle, on multiplie le nombre d'essieux. Voilà comme sont apparues les remorques "mille-pattes" à suspension hydraulique. Bien souvent le transport mixte, c'est-à-dire l'utilisation successive de plusieurs moyens de transport, est la meilleure solution pour acheminer une machine sur le site, le transport fluvial ou maritime, plus rarement l'avion, prennent alors le relais de la route ou du chemin de fer.

 

* en 1991

Le parc véhicules du service transport intérieurs* 

 

Le service Transports Intérieurs dispose de :

- 2 semi-remorques de 38 tonnes

- 5 semi-remorques à attelage automatique et une trentaine de remorques

- 6 tracteurs routiers pour les manœuvres ferroviaires et routières

- Une vingtaine de remorques de 5 à 50 tonnes et une dizaine de camions

 

Pour le transport exceptionnel :

- 2 remorques de 120 et 140 tonnes

- 2 tracteurs routiers de 300 et 500 chevaux

 

* en 1991

Textes : Fernand Lienhard – Michèle Gauthier - Sophie Chamard et Florence Tournier (Relations Extérieures – Alstom Belfort)